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L'amyloïdose

  • Pathogénie et Symptômes

 

Dés que les lésions sont suffisamment importantes, les symptômes de l'amyloïdose sont en fait ceux d'une insuffisance rénale. Avant le développement de l'insuffisance rénale, l'évolution de l'amyloïdose rénale se fait sans symptôme.

 

L'amyloïdose rénale apparaît généralement entre 1 et 6 ans.


Le rein comme chacun sait est le principal organe d'élimination des déchets du métabolisme. Parmi ces déchets, il y a l'urée qui est un produit de la dégradation des protéines : quand un carnivore absorbe de la viande, il produit de l'urée après digestion de cette viande. L'urée est produite par le foie et passe ensuite dans les reins via le sang.

Le rein intervient aussi dans la régulation de la soif et de la tension artérielle.


Tout ceci pour dire qu'une déficience de la fonction rénale aboutit très vite à une catastrophe pour l'organisme, avec notamment la montée en flèche des déchets dans le sang, principalement l'urée : c'est ce que l'on appelle la crise d'urée.


Les symptômes cliniques qui motiveront une consultation sont donc ceux de l'insuffisance rénale : anorexie, perte de poids, vomissements avec éventuellement du sang, dépression, polyurie et polydipsie, c'est-à-dire une augmentation du volume des urines et une augmentation de la soif.

Les examens de laboratoire montrent une élévation de l'urémie et la créatininémie, une hyperphosphatémie, de l'acidose métabolique, une hyperglycémie modérée et une anémie.
L'analyse d'urine révèle une protéinurie, une cylindrurie, une légère hématurie et une densité faible.

  • Diagnostic et Recherches

 

A l'heure actuelle il n'existe pas de diagnostic de certitude de l'amyloïdose chez l'animal vivant.
C'est là une difficulté majeure rencontrée dans l'éradication de cette maladie.
Le seul diagnostic qui puisse être établi est un diagnostic de suspicion fondé sur la présence d'une insuffisance rénale.

Le diagnostic de certitude est hélas fondé sur l'examen histopathologique des reins post-mortem. Des techniques de coloration (test du Congo Rouge) permettent de révéler en microscopie optique la présence des dépôts d'amyloïde au niveau de la médullaire des reins.

 

C'est pourquoi il est capital de faire pratiquer l'autopsie des chiens morts dans des conditions suspectes (insuffisance rénale survenant chez un animal jeune) afin de pouvoir tracer le gène au niveau des pedigrees.
C'est le seul moyen dont nous disposons à l'heure actuelle pour obtenir des informations fiables et éviter les croisements à risque.

 

Dans un avenir que nous espérons proche, et grâce à la mise en place d'un programme de recherche, l'espoir est représenté par la mise au point d'un test génétique permettant de détecter les animaux porteurs du gène.

 

D’une vue génétique, le mode de transmission de la fièvre familiale serait autosomique récessif, c’est à dire que deux copies mutées du gène en cause sont nécessaires pour que la maladie s’exprime.

 

Un sujet n’ayant qu’une copie défectueuse (hétérozygote) ne manifestera pas la maladie, mais il la transmettra pour moitié (c’est une moyenne) à sa descendance.

  • Traitement

 

Le traitement de l'amyloïdose rénale est essentiellement le traitement symptomatique de l'insuffisance rénale.

Or dans le cas de l'insuffisance rénale consécutive à une amyloïdose, il s'agit d'une thérapeutique de soutien à visée palliative et non curative.
L'atteinte rénale est malheureusement irréversible et le traitement a pour but d'améliorer le confort et la survie de l'animal. L'issue est inéluctablement fatale à plus ou moins longue échéance.

 

Cependant, deux substances ont été étudiées dans le traitement de l'amyloïdose : il s'agit du DMSO (diméthylsulfoxyde) et de la colchicine :

 

  1. Le DMSO est connu pour ses propriétés anti inflammatoires. Il possède la propriété de dissoudre in vitro les fibrilles d'amyloïde.
    En fait son efficacité est controversée, notamment au niveau de la résorption des dépôts d'amyloïde chez l'animal, et son action positive serait essentiellement due à ses propriétés anti inflammatoires.
  2. La colchicine apparaît beaucoup plus intéressante. Elle est utilisée chez l'homme dans le traitement de le FMF (Fièvre Méditerranéenne Familiale) avec de bons résultats.
    Elle est également utilisée par des vétérinaires américains chez le chien Shar Peï avec semble-t-il de bons résultats, aucune étude d'envergure n'ayant été réalisée dans ce domaine.

Mais, car il y a un mais, la colchicine n'a pas d'action curative une fois les troubles rénaux installés. Elle doit être utilisée préventivement pour empêcher le développement de l'amyloïdose rénale.